Des chauffeurs de «taxis illégaux» qui espéraient profiter du Grand Prix pour transporter des touristes en voiture de luxe ont plutôt vu leur bolide être saisi par des contrôleurs routiers vendredi soir lors d’une opération visant à faire respecter les lois de l’industrie.
«Compte tenu du grand nombre de visiteurs ce week-end, beaucoup de gens s’improvisent conducteurs de taxi. Mais ça ouvre la porte à toutes sortes de situations dangereuses», explique d’emblée le contrôleur routier Alain Gilbert.
Le Journal a accompagné son équipe lors d’une patrouille au centre-ville de Montréal vendredi soir. Pendant toute la fin de semaine, Contrôle routier Québec aura à l’œil les chauffeurs effectuant du transport rémunéré pour veiller à la sécurité des clients.
Fin de soirée sur une remorque
En une soirée, des agents ont saisi trois véhicules à l’aéroport de Montréal, où la problématique des taxis illégaux est un fléau qui perdure depuis des années. Une Porsche Macan ainsi qu’une rutilante Mercedes sont ainsi reparties sur une remorqueuse.
Les chauffeurs, qui ne respectaient pas la réglementation, espéraient visiblement profiter de l’effervescence du Grand Prix de la F1 pour offrir des courses à des clients en véhicule de luxe.
«C’est plate pour ceux qui sont en règle, paient leur permis et font faire leurs inspections. On a aussi déjà vu de faux taxis qui ramassaient des clients en état d’ébriété et il y a eu des cas d’agression sexuelle», cite en exemple le sergent Gilbert pour démontrer l’importance d’une telle opération.
Taxi en mauvais état mécanique, service de limousine improvisé, permis de conduire sanctionné: les contrôleurs routiers en voient de toutes les couleurs, raconte Alain Gilbert en interceptant deux taxis stationnés devant la Gare Centrale. Après vérifications, les chauffeurs étaient en règle, même si un était stationné dans une zone interdite.
Les contrôleurs vérifient aussi la conformité des Uber, même si certains chauffeurs espèrent se sauver d’une interception en ne mettant pas leur vignette d’identification, ce qui est contraire à la réglementation.
«Les Uber ont moins besoin d’être visibles [que les taxis] comme le client voit leur transport arriver via l’application mobile. Mais, on a nos moyens pour les repérer», explique le sergent.
Accrochage avec une Lambo
L’équipe a aussi été sollicitée pendant la soirée par la police de Montréal pour vérifier toutes sortes de situations près de la rue Crescent. Leur renfort a été nécessaire après un accrochage entre un camion commercial et une Lamborghini, au coin du boulevard René-Lévesque et rue de la Montagne.
«D’en haut tu ne vois rien, j’ai juste relâché le frein et ç’a accoté», laisse tomber avec un air débiné le conducteur du camion, dont la suspension a visiblement été modifiée.
En ce vendredi, son travail était de se promener près des festivités avec le camion commercial lettré transportant sur une remorque un imposant véhicule amphibie Argo afin de faire de la publicité à un concessionnaire sur la Rive-Nord.
«C’est le genre de situations que le Grand Prix amène», souligne le sergent Alain Gilbert. Le camion modifié a pu repartir, mais devra passer une vérification mécanique dans les 72 heures.
L’an dernier pendant la F1 à Montréal, Contrôle routier Québec avait saisi neuf véhicules et suspendu le permis d’autant de conducteurs. L’agence avait aussi remis 100 constats d’infraction, surtout à des chauffeurs non qualifiés ou pour des véhicules non qualifiés pour le taxi. Un bilan de l’opération 2024 sera fait au cours de la semaine.