Une banale interception d’un conducteur qui utilisait son cellulaire au volant a mené cette semaine à la saisie impressionnante de plusieurs centaines de milliers de comprimés de méthamphétamine.
La vigilance de contrôleurs routiers risque de coûter cher à un homme de 25 ans. Mercredi dernier, des constables ont aperçu Nacime Gosselin au volant d’un camion de livraison, cellulaire à la main, dans l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal.
L’homme disait ignorer ce qu’il transportait et n’avait aucun bon de commande prouvant la nature de la marchandise, ce que les contrôleurs routiers ont trouvé anormal. Ils ont donc fouillé le véhicule et ont découvert à l’arrière des boîtes remplies de comprimés de drogue.
Compte tenu de l’étonnante découverte, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a immédiatement été appelé en renfort sur place.
Plus de 3 M$
Selon nos informations, les comprimés retrouvés s’apparentent à de la méthamphétamine, un stimulant puissant, aussi appelé speed. Des analyses plus poussées en laboratoire seront nécessaires afin de déterminer la nature exacte de cette « saisie importante », a fait savoir le SPVM par courriel hier.
Plus de 700 000 pilules auraient été retrouvées, a-t-on appris. La valeur de revente dans la rue de cette cargaison équivaut à plus de 3 M$, sachant qu’un comprimé de speed coûte environ 5 $.
Le conducteur, Nacime Gosselin, a été accusé jeudi de possession de stupéfiants dans le but d’en faire le trafic au palais de justice de Montréal. Il revenait d’ailleurs en cour hier et devra rester détenu.
Drogue populaire
Tout porte à croire que sans l’intervention des contrôleurs routiers, l’importante cargaison de drogue n’aurait jamais été interceptée. Ces derniers sont les seuls agents de la paix à pouvoir ouvrir et inspecter les espaces de chargement sans mandat.
« Ils ont évité que des centaines de milliers de pilules se retrouvent dans la rue », a lancé la porte-parole de la Fraternité des constables du contrôle routier, Nathalie Rainville.
Le speed est une drogue prisée, surtout chez les jeunes. Son faible coût la rend accessible « à n’importe qui » et en fait la substance la plus consommée, indique Jean-François Mary, directeur général de l’organisme Cactus Montréal.
Agents pas armés
Après cette saisie impressionnante, la Fraternité des contrôleurs routiers intensifie sa demande pour que les contrôleurs obtiennent une arme de service.
« Il s’agit ici d’une intervention de routine qui aurait pu virer en bain de sang parce que ça impliquait des millions de dollars de drogue. Et ils sont les seuls agents de la paix au Québec qui ne sont pas armés », a déploré Mme Rainville.
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