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La rétention des contrôleurs routiers au sein de Contrôle routier Québec (CRQ) est un enjeu de taille qui engendre des coûts élevés et met en lumière des difficultés persistantes dans le recrutement et le maintien en poste du personnel.
Depuis 2021, CRQ et la SAAQ ont embauché 180 agents potentiels, mais les effectifs n’ont augmenté que de 42. Autrement dit, pour chaque agent qui demeure en poste, quatre doivent être recrutés.
Considérant qu’il en coûte plus de 100,000$ pour former un seul contrôleur routier, il serait légitime de se demander si un meilleur investissement des fonds publics ne passerait pas par l’amélioration des conditions de travail des agents…
Un taux d’abandon préoccupant
Les données révèlent que 18% des recrues ne terminent pas leur formation à l’École nationale de police du Québec (ENPQ). Cette proportion représente un coût direct de plus de 3 millions de dollars en salaires, hébergement, nourriture, déplacements et formation. Ces dépenses ne tiennent même pas compte des contrôleurs routiers qui quittent leur poste dans les deux années suivant leur formation.
En 2022 seulement, 21 contrôleurs routiers ont démissionné, représentant plus de 7% de l’effectif total. Ces départs successifs entraînent des pertes financières considérables pour la formation et le développement des agents.
Des embauches massives pour une augmentation modeste des effectifs
Depuis 2021, CRQ a embauché en moyenne 45 agents par an. Pourtant, les effectifs totaux ne sont passés que de 278 en 2021 à 318 prévus en 2025. Les chiffres montrent que malgré un effort de recrutement soutenu, la capacité à conserver les agents formés demeure limitée.
Par ailleurs, les départs à la retraite restent stables, avec environ sept membres qui quittent chaque année, ajoutant une pression supplémentaire sur le besoin de remplacement.
Une stratégie de rétention à revoir
Pour assurer une meilleure stabilité des effectifs et limiter les pertes financières, des améliorations sont nécessaires en matière de conditions d’emploi et de mesures de rétention. Les raisons des départs sont multiples : les compétences des contrôleurs routiers sont souvent mieux rémunérées dans le secteur privé, notamment au sein des compagnies de transport ou des corps de police. L’ancienneté n’est reconnue que pour les vacances, ce qui peut limiter l’attrait du poste à long terme. La dangerosité du métier, les défis liés à la conciliation travail-famille et la durée importante de la formation…
Si la tendance actuelle se maintient, l’effort de recrutement devra rester massif pour compenser les départs. Mais une solution durable passe par une meilleure adaptation des conditions de travail aux attentes des agents, afin d’améliorer la rétention et la stabilité des effectifs de CRQ.
La rétention des contrôleurs routiers est essentielle pour assurer une présence efficace aux postes de contrôle et renforcer la sécurité routière, surtout dans un contexte où les chauffeurs Inc., les lacunes en formation et la mauvaise classification des chauffeurs hors Québec se multiplient sur nos routes.