Un cas de rage au volant visant des signaleurs routiers d’une entreprise de Trois-Rivières est survenu dans la nuit de dimanche à lundi sur un chantier de l’autoroute 40 à Berthierville. C’est loin d’être un cas isolé, selon les associations qui représentent ces travailleurs. D’ailleurs, selon la CNESST, ce type d’incidents est en hausse fulgurante.

Selon plusieurs témoignages, un automobiliste a lancé un projectile en direction d’un camion de la compagnie trifluvienne Signalétik sur un chantier de pavage du ministère des Transports. L’impact a été tel que la vitre du véhicule aurait éclaté. Un employé s’y trouvait.

Cet événement ne surprend pas les associations de signaleurs du Québec ainsi que les travailleurs que nous avons rencontrés. Que ce soit des injures, de l’intimidation ou des arrêts trop près d’eux, ils souhaitent que ces comportements cessent.

 

Hausse de plus de 250 % des incidents

En 2022, 215 lésions professionnelles ont été subies par des signaleurs, ce qui représente une augmentation de 258 % depuis 2017, selon des chiffres de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dévoilés en août. Plusieurs accidents [peuvent] être attribués à des comportements imprudents et agressifs de la part des automobilistes, indique l’organisation.

Si vous n’obéissez pas aux ordres d’un signaleur, vous risquez de recevoir une amende de 200 $ à 400 $ et quatre points d’inaptitude, indique la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Le président de l’Association regroupant les installateurs et signaleurs du Québec, Éric Laflamme, trouve que ce n’est pas suffisant. Il subit lui-même les comportements dangereux des automobilistes.

Il y a un manque d’éducation de la population. Il y a un manque de savoir-vivre flagrant. C’est pire depuis l’après-COVID, on dirait que ça ne s’est pas amélioré. Honnêtement, ça s’est empiré.

Une citation deÉric Laflamme, président de l’Association regroupant les installateurs et signaleurs du Québec

Le président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec, Jean-François Dionne, ne serait pas étonné que le nombre d’incidents soit encore en augmentation. C’est facilement un travailleur sur cinq qui a été blessé. On a facilement un travailleur sur deux qui a été menacé, soutient-il.

Le constat est similaire chez les contrôleurs routiers qui surveillent les poids lourds et les véhicules commerciaux sur les chantiers. Les gens sont de plus en plus acerbes, affirme le président de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, Jean-Claude Daigneault.

Entre juin et septembre, 55 contraventions ont été remises à des conducteurs de poids lourds pour un excès de vitesse sur un chantier de la Mauricie, selon les données de la SAAQ.

 

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